Tu voudrais te voir grand,
Jeune, riche et très beau,
Te croire intelligent,
Etre fort, parler haut.
Tu voudrais commander,
Etre brave, courageux,
Craint des autres, jalousés,
Passer pour ombrageux.
Tu voudrais, langoureuses
Voir les femmes à tes pieds,
Les savoir amoureuses,
T’en faire des alliées.
Tu voudrais voir briller
Ton étoile en ce monde,
Et voir s’émerveiller
La foule en une ronde.
Tu voudrais l’allégresse,
Sur ton corps sans ressort
Retarder la vieillesse,
Reprendre ton essort.
Tu voudrais d’une voix juste
Chanter, avoir du succès,
Etre adulé, traité d’Auguste,
Jusqu’à en être encensé.
Mais pourquoi ces désirs ?
Orgueilleuse nature !
Ni sourires, ni soupirs
Changerons tes augures.
Tes envies chimériques
Voilent la réalité
Et, nul calcul métrique
N’y pourront rien changer.
Tu es simple Quidam,
Tu n’as rien d’un champion,
Remercie ta bonne âme
De sa modération.
Devient un peu conscient,
Lis l’histoire du grillon
Décrite par Florian,
Pense au papillon.