Patientez, patientez.

Plus que quelques années,

Le chapelet égrène

Sa dernière neuvaine,

On est presque demain

Qui fera s’inscrire « Fin ».

 Un siècle est terminé.

Chaque instant d’histoire,

Lourd comme un pavé,

Au fil des jours, gravé

Sur le vieux manuscrit,

Page à page s’est inscrit

Au fond de nos mémoires.

Sans arrêt ont roulées,

Noires, belles ou pluvieuses

Les minutes précieuses,

Marquées d’évènements,

Pleurs, joies et tourments.

L’eau n’en finit de couler.

Très vite tout s’enfuit,

Les rires, l’âge tendre,

Le feu, l’odeur de cendres,

Le vin et le bon temps,

Les guerres et tout ce sang.

La vie n’est que folies.

Grand siècle des extrêmes,
La science émerveille,
Chapeau, pour ces abeilles.

On vainc l’apesanteur,

On crée l’ordinateur.

Découvertes suprêmes.

La terre, champ d’expériences,

Souffre et demande grâce ;

Quelquefois, elle menace.

Phénomènes étranges,

Il arrive qu’elle se venge.

On abuse sa patience.

L’an 2000 nous arrive.

En un court laps de temps

N’excèdent guère cent ans,

Toutes les nations

Ont fait la pollution.

La destruction s’active.

Le but n’est plus très loin,

S’ouvre une ère nouvelle

De promesses éternelles.

Personne ne les tiendra

Ni ne s’en souviendra.

De conscience il n’est point.

Mais alors l’an 2000 ?

Rien ne sera changé ?

Tout sera pollué ?

A vouloir conquérir

La Terre risque mourir.

Un jour casse le fil.