Rêveries poétiques...
La marche du temps

Lorsque, quittant les eaux d’une vie trépidante

Pour glisser doucement vers le lac endormi

Le corps endolori des tâches harassantes

Cherche l’endroit propice à l’abri des soucis.

 

Mais voici qu’à l’instant où l’azur refleuri,

Paré de mille feux aux couleurs chatoyantes,

Saturne, dieu du temps, s’avance et sourit,

Griffant sur son passage la nature vieillissante.

 

Alors, chaque chose, chaque être, marqués de longs sillons

Se courbent en tremblant devant cet immortel,

Se plissent lentement en collines et vallons,

Deviennent fleurs fanées, dégradation cruelle.

 

Mais, si le prix du pain, comme le poids des ans,

Use et fane les corps en détruisant les âmes,

Il reste dans les yeux la douceur du printemps,

Avec dans le cœur la chaleur d’une flamme.

 

 

Malut Desgraulges