Rêveries poétiques...
La tourmente

L’ouragan en furie, dévale la montagne,

S’engouffre en hurlant dans les profonds vallons,

Une masse poudreuse, s’abat sur la campagne,

Couvrant le paysage d’un manteau de glaçons.

 

Arrivé dans la plaine, sa puissance s’accroit,

Sa fureur rageuse, roule et se déchaine,

Râle, rugit, gronde, menace de la voix,

A croire dans les lieux, une présence humaine.

 

Le village s’arc-boute face à la tourmente,

Les maisons se sont closes devant cet aquilon,

Il s’introduit partout, jusque dans les soupentes,

Où ses glapissements vous donnent des frissons.

 

Dans les airs passe en trombe un monde hétéroclite

D’objets les plus divers, fuyant se poursuivant,

C’est une pantomime des gestes insolites,

Voyageurs aveugles, dispersés par le vent.

 

Une masse nuageuse vient cacher l’horizon,

Ne laissant plus percer qu’une clarté blafarde,

Le ciel et la terre dans cette liaison,

Disparaissent noyés dans la nature hagarde.

La neige et la pluie s’abattent en rafale,

La terre déchirée a perdu ses couleurs,

Sur le sol s’étale un long manteau gris sale,

Du givre pend aux arbres, pareil à des pleurs.

 

Mais à l’abri des roches, la fière flore sauvage,

Lutte contre la bise, la bourrasque et le froid,

Elle met un peu de bleu, de vie au paysage,

Dans les yeux des passants traversant cet endroit.

Malut Desgraulges