Rêveries poétiques...
Le bonheur

Anne est lasse d’attendre,

De ne rien voir venir,

D’être, il faut la comprendre

Tenue de s’abstenir.

A faire, noblesse oblige

Taire son petit cœur.

Mais personne ne s’afflige

A voir son air boudeur.

 

Il fallait être sage,

Pour elle, pour le nom,

Et, jusqu’au mariage

Préserver son fleuron.

Hier, Anne très soumise

Avait toujours dit oui,

Aujourd’hui, oh ! surprise,

Elle brave les interdits.

 

A 16 ans on découvre

Les secrets du bonheur,

C’est la porte qui s’ouvre

Et fait fuir la candeur.

Anne est toute tendresse,

Juvénile, ingénue,

Elle va pleine d’allégresse,

Découvrir l’inconnu.

 

Le bonheur est fugasse,

Incertain et menteur,

Un lutin dans l’espace,

Un ange ensorceleur.

Près de Anne il s’avance

Avenant, il sourit,

C’est un bain de jouvence,

Anne est au Paradis.

 

Mais, des mains il s’échappe,

Il glisse entre les doigts,

Dans le vent qui le happe

Son regard est sournois.

Anne veut le séduire,

Elle le cherche au hasard,

Impossible à saisir,

Il est déjà trop tard

 

Alors le temps se traîne

Dans un mortel ennui.

Anne tire sur des chaines

Le jour comme la nuit.

La vie semble morose,

Le soleil ne luit plus,

Le jardin est sans roses

L’espoir a disparu.

 

La jeunesse se fane

A pleurer sur son sort,

Le méchant, ma chère Anne

Est toujours le plus fort.

Il faut, face à la vie

Savoir sécher ses larmes,

Le chagrin nous murit,

Il affûte nos armes.

 

Redresse un peu la tête,

Regarde autour de toi,

Le bonheur, il te guette,

Il faut garder la foi.

Profite du moment,

Ne laisse pas filer

Le bonheur, garnement

Qui ne fait que passer.

 

Alors Anne superbe

Ouvre tout grand les bras,

C’est la fleur sur la berge

C’est l’oiseau qui s’ébat.

Fini le vague à l’âme,

Le ciel à nouveau bleu

Réactive la flamme,

Donne envie d’être heureux.

Malut Desgraulges