Rêveries poétiques...
Sombre jour

Telles des feuilles d’automne que la bourrasque emporte,

Il a quitté ce monde, désirant nulle escorte,

Nous laissant chagrin, devant sa maison vide,

Lui qui par sa présence symbolisait le guide.

Il est parti tout seul, mais en de tels instants,

Tout être qui s’endort, consentant, contestant,

Affronte l’inconnu, (on l’appelle l’au-delà),

Sans amis, les mains vides, en disant : me voilà.

 

De sa vie nous revient foule de souvenirs,

Même âgé ses paroles nous parlaient d’avenir,

Sa voix chaude vibrante savait nous enchanter,

Lorsqu’avec émotion, il venait à chanter.

Ses chansons avaient le goût de l’aventure,

On y sentait la mer, le sable et la nature,

La douceur des iles,les palmiers dans le vent

 

Mais il chantait aussi, l’amour entre les races,

Le racisme pour lui ne trouvait pas de place,

La main restait tendue, le cœur était ouvert

Et tous trouvaient chez lui, le toit et le couvert.

Son monde à lui n’était pas affairiste,

N’étant point en cela assez machiavéliste.

Les titres, les médailles, il n’en avait que faire,

N’étant pour les honneurs nullement volontaire

Avançant dans la vie, il avait en sagesse

Chassé l’hypocrisie conservant la tendresse,

Par sa simplicité il semblait marginal

Alors que tout en lui se voulait amical.

Dans son désir profond de ne pas attrister,

Son maintien, son regard exprimaient la gaieté.

Disons-lui tous, adieu en tâchant de sourire,

C’est le plus beau cadeau que nous puissions offrir.

Malut Desgraulges