La nuit poursuit le jour, précipite sa chute.
Le soleil à l’ouest disparait en culbute.
La fraicheur du soir envahit la vallée
L’herbe dans la prairie se couvre de rosée.
Le tumulte du jour par magie s’atténue
Tout s’apprête au repos dans la paix revenue.
Des bruits assourdissants d’un réveil trépident
Par le déclin solaire s’en vont s’atténuants.
L’horizon s’effiloche, image incertaine
De la terre et du ciel, vers une mer lointaine.
Les arbres qui gravissent sur le flanc du coteau
Ressemblent à des fantômes revêtus d’oripeaux.
Le village s’immole dans un voile humide.
Autour du réverbère éclairant la rue vide,
Des nuées de bestioles, dans un bal infernal,
Tournoient comme des folles, autour de leur fanal.
Dans le ciel cotonneux, la lune au teint blafard,
Joue avec les nuages, se cache à nos regards.
Elle agace les chiens ! Ils la cherchent des yeux
Et poussent des aboiements pour la chasser des cieux.
Les maisons, masses sombres, navires au repos,
Ont des points de Lumière, semblable à des hublots.
A l’abri de leurs murs, la chaleur du foyer,
Retrouve tout un peuple, par le jour dispersé.
Ces soirées monotones ont pour seule vision,
L’écran, triste à vomir, de la télévision.
Elles remplacent les veillées entre amis et voisins
Dont hélas aujourd’hui, il ne reste plus rien.
La nuit s’étend, saupoudre de sommeil
Tous les yeux fatigués par un trop tôt réveil.
Elle va régner en maître, jusqu’à venant de l’est
Une lueur blafarde, la fasse s’enfuir vers l’ouest.