Rêveries poétiques...
Violence verbale

Le jour où j’ai connu Luciole,

J’avais encore des impulsions,

J’étais sensible et mes paroles

Ignoraient la diffamation.

L’amitié, toujours de mise

Me faisait tendre droit la main,

Je pensais, bien sur, qu’Artémise

Influait encore l’être humain.

 

Il me fallait cette autre école ;

Pour murir mon triste penchant,

Il est certain petite Luciole

Que ton système est plus tranchant.

Les hommes, « cette sale espèce »,

Feraient bien de se protéger,

Car sans te comparer à Lucrèce,

Pour notre sexe t’es un danger.

 

Tu parles de nous de telle façon

Que j’en arrive à frissonner,

Me demandant, si comme leçon

Tu n’aimerais pas nous chaponner.

Tu es injuste, violente, haineuse,

Lorsque tu nous définis ;

Dans tes paroles vitrioleuses

Les hommes ne sont que félonie.

 

Ta diatribe a pour seul prétexte

De passer « nos défauts » en revue :

Argent, boisson, tabac et sexe,

A croire que tu as tout connu.

Ce faisant, tu canalises

Sur nous toutes tes déceptions,

Ton amertume, nos paillardises

Tu as de l’imagination.

 

Avec les femmes qui t’entourent,

Tu procèdes, tout autrement,

C’est du mépris…tu le savoures

Et même y prend de l’agrément.

Pour toi, elles sont toutes bornées,

Et tu fais des comparaisons,

« le pied »…est de les désarçonner

Leur faire dire que tu as raison.

 

Tu leur exposes, chère Luciole,

Tes innombrables qualités ;

Tu dis tout faire en bricole

Et cela sans te flatter.

Tu les écrases, l’air espiègle,

Par tes exploits journaliers,

Au travail, tu es un aigle,

Les autres sont des écoliers.

 

Mais alors, Chère petite chose,

Je suis sincèrement stupéfait

Qu’une aussi pure et belle rose

N’ait pas trouvé l’homme parfait.

Il est vrai, la tâche est rude

Face à un être aussi complet,

Un homme aurait-il l’aptitude

Pour ne paraître pas trop simplet ?

Malut Desgraulges